La construction du sujet
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À l’aide de deux enquêtes ethnographiques, l’article montre comment la construction sociale de la lecture est genrée. Par les représentations concurrentes et exclusives que cette construction sociale normative impose, elle écrase la figure du lecteur homme et, encore plus en amont, la figure du lecteur garçon (adolescent et jeune). En milieu rural comme dans le quartier de la banlieue défavorisée urbaine, l’image et le discours sur la lecture sont réservés aux filles, et les rares garçons et hommes lecteurs, catégorisés comme artistes, intellectuels ou militants, doivent trouver des stratégies d’esquive, de déguisement et d’instrumentalisation de la lecture pour pouvoir afficher cet état ; car, tout comme en milieu rural, la solitude choisie est un comportement connoté au féminin. Alors, à quelle culture l’acte de lecture renvoie-t-il les garçons/hommes ?
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Cet article se propose de ré-interroger la notion de communauté de fans en injectant une composante genrée à l’analyse. Nous avons choisi d’analyser les pratiques de fans de deux séries de super-héros, The Flash et Arrow, parce que ces séries, de par leur genre et selon une croyance stéréotypée, attirent plus un public masculin. Nous cherchons donc à savoir comment les publics se saisissent de ce matériau et en retirent des compétences particulières. Nous avons ainsi publié un questionnaire en ligne et reçu 91 réponses dont 73 de fans femmes, puis nous avons participé à la communauté de pratiques dans une position d’observation participante (live-tweet, entre autres). Il en ressort que l’appartenance à la communauté est primordiale, dans un lieu qui fait office de refuge, et que les compétences acquises sont ré-investies dans le travail ou à l’école.