Le développement des compétences langagières et la littératie illustrée
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Centrée sur la prévention de l’échec scolaire au primaire, cette étude propose d’analyser les retombées d’une approche multimodale s’appuyant sur l’exploitation d’un corpus de BD dans le cadre d’ateliers de lecture interactive et de formations axées sur le développement de comportements sociaux appropriés. Le présent article ne concerne que le volet lecture. À cet égard, l’approche préconisée mise sur l’enseignement explicite de stratégies de compréhension en lecture par le recours à la BD. L’objectif poursuivi est de vérifier l’effet de cette intervention novatrice sur le développement de la compréhension en lecture de textes narratifs, de la conscience métacognitive des stratégies de lecture et de l’habileté à produire des inférences en situation de lecture de BD. Pour répondre à cet objectif, le devis quasi-expérimental retenu permet de comparer un groupe expérimental de 52 élèves de 6e année ayant été soumis au programme d’intervention proposé (ateliers de lecture interactive de BD et ateliers sur les habiletés sociales) à un groupe contrôle de 47 autres élèves de 6e année n’y ayant pas été exposés. Les résultats quantitatifs des analyses de comparaison de moyennes effectuées ne permettent pas de conclure de façon statistiquement significative à l’effet positif de l’intervention sur les compétences en lecture des élèves. Toutefois, les résultats de certaines analyses complémentaires viennent nuancer ces résultats; un nombre important des élèves ayant pris part aux ateliers (environ 50%) affirment en effet se sentir, au terme de l’expérience, plus habiles en lecture BD, en compréhension de ce qu’ils lisent, en réalisation d'inférences et en utilisation efficace des illustrations.
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Certaines données soulignées dans des rapports parus en 2013 sur le niveau de littératie des Canadiens sont alarmantes, particulièrement chez les Québécois. Les statistiques récentes indiquent que 14,2 % de la population adulte âgée entre 16 et 25 ans n’atteint pas un niveau de littératie souhaité pour fonctionner au quotidien (Statistique Canada, 2013). Pour s’assurer que les adultes de demain atteignent en plus grand nombre le niveau de littératie souhaitée, il importe d’agir tôt dans la scolarité. Sachant que la complexité des communications d’aujourd’hui exige des habiletés de littératie de plus en plus élevées (Conseil canadien pour l’apprentissage [CCA], janvier, 2008), ce constat est préoccupant. La maîtrise des compétences informationnelles liées à la lecture et à la compréhension des textes multiples (textes numériques ou imprimés combinant au moins deux modes sémiotiques) réfère au concept de littératie médiatique multimodale (LMM). Ce concept comporte une visée motivationnelle (Lebrun, Lacelle et Boutin, 2013) qui gagne à être approfondie puisqu’elle est très peu développée actuellement. Conséquemment, cette recherche s’intéresse aux pratiques pédagogiques de LMM en français langue d’enseignement qui sont jugées motivantes par des élèves du 3e cycle du primaire de milieu défavorisé
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Notre étude de cas ethnographique s’est déroulée dans une classe de 6e année dans une école en milieu francophone minoritaire en Colombie-Britannique. Elle visait une meilleure compréhension de l’influence des littératies médiatiques multimodales sur le développement identitaire d’élèves plurilingues. Dans le présent article, nous présentons des données recueillies lors de la création et de la reconstruction d’un texte multimodal par Blastoise, un garçon parlant anglais, français et russe. Le plurilinguisme, les positionnements identitaires et la multimodalité servent de cadre théorique à cette recherche. L’analyse des résultats indique que cet élève fait une utilisation somme toute limitée des divers modes disponibles (ex. : mot écrit, son, image, vidéo) et montre également l’absence du russe, l’une des ressources du répertoire linguistique de l’élève. Par contre, l’utilisation que cet élève fait du français, de l’anglais et d’autres modes lui permet de se positionner en tant que bon élève et expert en jeux vidéo.
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Les difficultés en lecture représentent un facteur de risque important de décrochage scolaire, problématique affectant davantage les garçons. L’étude présentée dans le cadre de cet article s’est attardée au développement de deux stratégies de compréhension en lecture, soit l’inférence et le rappel de récit, à l’aide d’une approche s’appuyant sur la bande dessinée. L’objectif était de mesurer l’impact de cette intervention sur la motivation en lecture ainsi que le degré d’acquisition des deux stratégies étudiées auprès de 30 garçons de 5e année du primaire éprouvant des difficultés d’apprentissage. Les résultats suggèrentque l’intervention aurait eu un certain impact sur la motivation des élèves du groupe expérimental en ayant possiblement atténué, chez ces derniers, la baisse de motivation qui s’est produite chez les élèves ayant reçu un enseignement régulier. De plus, il est également possible d’observerune tendance statistique très près d’être jugée statistiquement significative au sein du groupe témoin, où l’habileté à utiliser les indices pour produire une inférence semble diminuer entre les deux passations, tendance non observée chez les élèves ayant participé à l’intervention. Enfin, les résultats montrent une augmentation presque significative au sein du groupe expérimental sur le plan de l’habileté à produire un rappel de texte de bande dessinée, ce qui n’a pas été constaté au sein du groupe témoin.
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Le problème à l’origine de notre recherche est lié à l’utilisation de la bande dessinée en classe de français au secondaire. Même si de récentes recherches démontrent que la bande dessinée constitue une forme littéraire signifiante et stimulante pour les jeunes (Boutin, 2010; Grondin, Boutin, Gendron, Martel et Beaudoin, 2011; Lebrun, 2004), celle-ci est encore le parent pauvre de l’enseignement de la lecture littéraire (Rouvière, 2012). Cette méconnaissance prive souvent les enseignants et les élèves de stratégies pour accompagner la lecture des BD et pour exploiter pleinement son potentiel langagier. Ainsi, il apparait essentiel de proposer de nouveaux dispositifs didactiques inspirés des assises théoriques de la littératie médiatique multimodale, de la lecture littéraire et du sujet lecteur. Nous présentons des résultats tirés d’une séquence didactique dans laquelle les élèves sont amenés à réaliser des bandes-annonces à partir de BD. Notre analyse des productions d’élèves montre que ces derniers se révèlent être des sujets multimodaux qui combinent la lecture, l’écriture, l’illustration, l’image filmée et la musique (Gee, 2008). Cette démarche nous permet également d’observer leur appropriation des œuvres notamment par le biais de leurs interprétations, de leurs transpositions dans des bandes-annonces et des apprentissages qu’ils ont réalisés.