L’image à l’école primaire

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  • Les compétences de lecture d’œuvres d’art sont pour la plupart des compétences complexes et expertes. En conséquence, que peuvent apprendre des élèves de maternelle avec des livres d’art ? Quels apprentissages sont réellement acquis par les élèves dans ces situations ? Qu’est-ce qu’apprendre à lire une œuvre d’art ? En s’appuyant sur des extraits de séances dans une classe multiâge de maternelle (de trois à cinq ans), la présente contribution propose de réfléchir aux apprentissages pouvant être mobilisés par le travail avec des œuvres d’art : des attitudes comme la motivation ou la curiosité, des savoir-faire comme des comparaisons ou des tissages ou encore des connaissances sur les œuvres d’art et leur auteur. Comme nous l’illustrerons, certains élèves sont capables de s’interroger sur le sujet représenté, sur la réalisation pratique de l’œuvre, sur le style de l’artiste, ou de convoquer d’autres œuvres d’art comportant des éléments qui peuvent être comparés. Ces élèves sont en train de se constituer une véritable pinacothèque mentale.

  • La recherche dont il est question dans cet article rassemble des chercheurs qui, dans chacun de leur champ d’expertise (didactique de l’histoire, du français ou des arts), réfléchissent à la littératie et notamment à l’éducation à l’image considérée comme une condition de construction et d’accès à un savoir critique et réfléchi. À partir d’ensembles multimodaux (Domingo, Jewitt et Kress, 2015), organisés sous forme d’enquêtes culturelles (Sala, Villagordo et Halimi, 2015), l’étude réalisée met en lumière les savoirs et surtout les pratiques que des enseignants (n = 10), québécois et français, et leurs élèves mettent en œuvre lorsqu’il leur est demandé de s’investir dans des situations d’enseignement/apprentissage qui exigent de traiter des documents variés ayant une thématique historique partagée. Plus spécifiquement, les données descriptives obtenues par cette étude de cas multiples permettent d’éclairer la sélection par les enseignants et l’appréciation par les élèves des documents, surtout visuels, retenus dans un contexte d’enquête culturelle, l’accompagnement pédagogique (fort modeste) de la lecture des images et l’apport de l’enquête culturelle comme dispositif d’éducation à l’image. 

  • Les auteurs d’albums pour enfants n’inventent pas d’espace, ils l’interrogent, le racontent. Comme dans la vie réelle, les personnages littéraires de Rotraut S. Berner traversent ce que Georges Perec nomme des « laps d’espace ». Qu’il soit rural ou urbain, proche ou lointain, l’espace représenté par Rotraut S. Berner lui permet de construire son rapport au monde. Représenter ces différents espaces semble être une problématique importante chez cette illustratrice allemande. Dans cet article, nous interrogerons l’image de l’urbain que propose la série des Livres des Saisons. Bien plus qu’une simple analyse des paysages réalisés par l’autrice, nous étudierons la portée illocutoire de ces images. Grâce à une expérimentation menée dans une classe de CM2 d’une école périurbaine de l’agglomération de Tours, nous montrerons que faire passer les élèves de la position de lecteur puis d’auteur d’album les amène à modifier leurs représentations et leur permet de construire des concepts géographiques.

  • Les images sont omniprésentes dans le quotidien des élèves du XXIe siècle. Mais, savent-ils, savent-elles les utiliser ? Si les programmes scolaires semblent souligner l’importance de cette « éducation à l’image », plusieurs recherches tendent à démontrer que dans les classes, dans bien des cas, les images restent encore aujourd’hui de simples illustrations de l’écrit. Nous témoignons ici d’un projet mis en place dans une classe de cinquième année du primaire à Montréal en 2015, dans le cadre duquel, nous avons proposé aux élèves une série d’activités mettant à profit un type d’image particulier : la photographie. Nous l’avons ainsi utilisée dans trois perspectives : comme source historique, comme témoin du résultat d’une recherche sur l’histoire du quartier et enfin comme témoin de leurs représentations initiales du concept de patrimoine. Cette dernière perspective nous permet d’observer le fait que, pour ces élèves, le patrimoine semble essentiellement s’illustrer par des inscriptions et des éléments architecturaux qu’ils et elles considèrent comme « vieux ».

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