La conception de dispositifs info-communicationnels
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Présenter l’école comme un univers à part est un raisonnement largement répandu et qui s’est épanoui à la faveur du mythe de la neutralité scolaire alimentant une sorte d’aveuglement collectif. La loi de mixité scolaire a été vécue comme une fin en soi alors que les cadres institutionnels ne garantissent pas le déroulement égalitaire des scolarités. Or il n’est pas tenable de placer l’école en-dehors du système de fabrication des rapports sociaux de sexes qui s’exercent continûment dans toutes les sphères de la vie sociale. Une des premières manifestations du sexisme de l’école consiste à ignorer les inégalités d’orientation selon les filières sous couvert de neutralité. Ne pas les prendre en charge privilégie l’idéologie du libre choix des individus laquelle fabrique dans les faits les inégalités sexuées à l’ombre d’une mixité de façade.
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Les tablettes tactiles, par leur approche simple et leur expansion massive, pourraient être l’outil numérique échappant à un étiquetage lié aux stéréotypes genrés associant « technologies numériques » et masculin. L’analyse du discours de professeur.e.s des écoles sur leurs représentations et leurs pratiques en classe révèlent une pensée essentialiste et une adhésion aux stéréotypes déjà à l’œuvre, reproduisant une hiérarchie sexuée à l’école primaire, avec plus d’hommes concernés par les tablettes et des représentations différenciées entre « observation » pour les femmes et « action » pour les hommes. Cette recherche confirme la nécessité de penser la formation initiale et continue des enseignant.e.s quant aux stéréotypes genrés et les processus de transmissions, pour que les problématiques translittéraciques en plein essor ne soient pas marquées par deux pensées essentialistes majeures que sont le sexe et l’âge.
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Le jeune, qu’on le nomme ado, préado, ou jeune adulte, constitue une catégorie instable que les langages d’indexation et les acteurs du monde du livre entreprennent de définir, notamment à travers ses pratiques de lecture. L’étude croisée du discours documentaire (en l’occurrence, le langage RAMEAU et la classification CLIL) et de celui des maisons d’édition permet de cerner les contours de la figure adoulescente et de questionner le genre, aussi bien social que littéraire. On observe in fine un marquage sexuel, à la fois dans la définition de son identité et dans la structuration de l’offre éditoriale jeunesse.
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Cet article présente un projet d’exposition, élaboré à partir de travaux de recherches’inscrivant dans une perspective transmédia, développé en 2011, ayant pour thème les inégalités sociales et sexuées à l’école. Nous évoquerons ici la logique de médiation scientifique qui le structure (valorisation des fonds du musée, référence à des travaux de recherche, accompagnement pédagogique), le parcours de cette exposition, constitué à partir de plusieurs éléments narratifs, et les apports pour le public.