Relations intersémiotiques arts-littérature
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Comment analyser les arts et faire apparaitre leurs relations ? Un parcours des liens entre les arts, formulé par Deleuze et Nancy, aboutit à fonder les relations interartistiques ou bien sur la somesthésie, ou bien sur le jeu de la métaphore qui fait circuler d’une sensorialité à l’autre par le langage. Nous présentons une expérience de réception de musique et de texte, menée auprès d’étudiants de troisième année en licence de lettres. Les étudiants ont choisi une musique et un texte qui leur apparaissaient semblables quant aux atmosphères que les deux œuvres proposaient. Ils ont qualifié synthétiquement ces ressemblances. Ils ont ensuite affiné l’analyse musicale et textuelle pour chercher les points communs entre les caractères de ces œuvres. Le but est de faire acquérir une méthode pour comparer les œuvres mais aussi un vocabulaire et une aptitude à analyser les percepts dans tel ou tel domaine artistique. La méthode proposée permet à chaque étudiant de qualifier sa réception des œuvres sur le plan de l’humeur et de la technique.
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Comment faire accéder tous les élèves à une pratique artistique qui permette affirmation et émancipation ? L’article propose un rapprochement entre ateliers d’écriture et pratique plastique comme des moyens complémentaires pour cela. Face à la tension qui apparaît chez certains élèves entre désir de produire et sentiment d’être démuni, les arts « font assauts » contre l’enfermement social et scolaire. Les ateliers d’écriture que propose Bon (2000, 2007, 2011), en particulier, ainsi que les propositions de pratique plastique apportent des réponses convergentes. L’analyse des textes significatifs des auteurs de chaque domaine fait apparaître des logiques d’action qui sont mises en évidence et rapprochées. Un premier socle d’action repose sur ce qui constitue toute subjectivité : un corps, une biographie, et une socialité que les « écritures » linguistiques et plastiques sollicitent et interrogent. Un cheminement dans les propositions d’écriture est alors possible : il aide à développer progressivement une conscience de l’écriture, de ses enjeux et de ses moyens.
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Cet article s’interroge sur la place qui est faite à l’émotion dans l’enseignement de la compréhension/interprétation en lecture. Recourant à des apports issus de la psychologie cognitive et de la critique littéraire, on cherchera à articuler les deux épistémologies au service de la didactique de la lecture et à inscrire cet article dans le courant dit théorique ou spéculatif de la recherche en didactique. Un album de littérature de jeunesse, L’Herbier des fées (Lacombe et Perez, 2011), dans sa version papier et numérique, servira de texte support à une analyse des discours multimodaux et aboutira à un constat : la nécessité d’inclure dans la formation, des enseignants et des élèves, des contenus qui visent à construire une sémiologie de l’image.