Les pratiques et compétences (trans-) littéraciques
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Nous nous intéressons ici à la place du genre dans les pratiques translittéraciques juvéniles, au sein d’un environnement informationnel mettant en jeu les imaginaires des acteurs en matière d’information et de communication, et la valeur attribuée aux objets et outils info-communicationnels. Nous analyserons tout d’abord l’impact du genre sur les conditions d’usages des outils numériques en contextes formel et non formel. Nous interrogerons ensuite les sentiments d’expertise en matière d’utilisation du numérique au prisme du genre. Enfin, nous adopterons une focale sur la figure dugeek, laquelle nous renseigne grandement sur les perceptions genrées de l’appétence adolescente pour le numérique, et permet au-delà de pointer des risques d’inégalités liées aux appréhensions genrées.
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Les jeunes ont fréquemment recours à Wikipédia, mais la confiance qu’ils accordent à cette encyclopédie collaborative n’est pas optimale et sa réputation demeure controversée. Les filles/femmes font-elles preuve d’une plus grande défiance vis-à-vis de cette source si particulière ? D’après le modèle de sélectivité, elles seraient plus sensibles aux risques informationnels et plus prudentes dans leur démarche évaluative. L’enquête par questionnaire menée auprès de 841 jeunes âgés de 11 à 25 ans montre l’existence de différences genrées à propos de la confiance épistémique en Wikipédia, de la sensibilité à sa réputation et des connaissances informationnelles à son sujet. Néanmoins, la prise en compte du niveau de scolarité amène à nuancer l’influence du genre sur le rapport à cette source.
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Nous poursuivons une première étude menée auprès de lycéens raccrocheurs, en interrogeant cette fois les distinctions de genre dans l’identification de compétences littéraciques en production. Le recueil de données associe discours — des élèves, des enseignants, de l’écrivain en résidence — et pratiques rédactionnelles, selon des dispositifs comparés qui font ou non intervenir le numérique. L’étude, qui mobilise un arrière-plan théorique élaboré au fil de travaux antérieurs, met en évidence chez ces élèves un rapport à l’écriture qui bénéficie du « déjà-là » de pratiques non scolaires. Les stéréotypes filles/garçons dans les représentations et les textes produits se révèlent bien moins présents dans les dispositifs scolaires sollicitant une écriture créative que dans ceux qui se rapprochent de l’opération de lecture demandée dans les écrits académiques.
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Dans cet article, nous nous intéressons à la place du genre dans les pratiques translittéraciques informelles des jeunes. Nous examinons la réception/création de productions culturelles par des adolescentes et des adolescents à l’aide de la métaphore du mixage de cultures et des concepts d’hybridation et de multimodalité. Notre objectif est de répertorier et d’analyser les pratiques de création de ces jeunes en tenant compte de l’identification ou non à un genre. Pour cela, nous avons procédé à une enquête auprès de 200 adolescents et à une étude de cas. Les résultatspréliminaires démontrent que les intérêts, les pratiques et les compétences des jeunes s’insèrent et se modulent dans une série de continuums.Nous concluons sur la nécessité de penser égalementle genre comme une continuité sur une échelle de valeurs graduée plutôt qu’une polarité entre deux états opposés, tout en cernant le statut de création des productions culturelles des jeunes.